La vie cachée des oiseaux

Marten Bjork

Le calme du confinement a fait résonner leurs chants et petits piaillements. Nous avions presque oublié leur existence, bien plus habitués à entendre le bruit des klaxons et des pots d’échappement que leurs jolies mélodies.

Vinciane Despret, philosophe et professeure au département de philosophie de l’université de Liège est l’une des rares personnes à faire ce qu’elle qualifie de philosophie de l’éthologie.

« Les oiseaux créent des territoires chantés. Le son est leur territoire. »

Son analyse des oiseaux et de leur comportement nous plonge dans un monde passionnant et d’une grande richesse. La subtilité derrière chaque mélodie et chaque son est bien réelle. Lorsque les oiseaux se mettent à chanter, ils tissent un espace sonore, des lignes invisibles, une partition organisée annonçant leur déplacement et le choix de leur prochain territoire. En d’autres termes, ils créent et dessinent des territoires chantés. Le son est leur territoire. A la manière d’un orchestre, chacun joue un rôle bien précis et participe à une interprétation collégiale d’un paysage sonore qu’ils sont les seuls à pouvoir visualiser.

On reconnaît d’ailleurs un territoire en bonne santé à l’harmonie des chants des oiseaux. Pas d’absents, pas de fausses notes.

Dans son livre « Habiter en oiseau » paru en octobre 2019, Vinciane Despret étudie la complexité du territoire à travers la perception qu’en ont les oiseaux. Au-delà de nous apprendre l’immense diversité des milieux naturels, les oiseaux nous permettent de comprendre qu’il y a d’autres moyens d’habiter un territoire, d’y résider et de ressentir un sentiment de « chez soi ». Les observer permet ainsi d’ouvrir notre imagination et mieux comprendre ces petits voisins du quotidien.

Article rédigé par Camille

 

Pour aller plus loin

 

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Vinciane Despret en tête à tête avec le magazine culturel Mouvement

 

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